6 Conseils éclairés d’une experte es-Panne d’inspiration

Vous devez écrire quelque chose, un article, un discours, une histoire… L’échéance arrive, vous êtes devant votre écran, les yeux rivés sur cette page Word rectangulaire et ce petit trait vertical qui clignote avec l’air de vous défier « Alors, tu ne sais pas quoi écrire, hein ? » Vous l’imaginez éclater d’un énorme rire sardonique qui résonne au plus profond de vos entrailles…

Bon, d’accord, j’en rajoute un peu, mais ne bougez plus, vous êtes au bon endroit !

Cette angoisse de la page blanche, je l’ai connue souvent, je la connaîtrai encore et pourtant quand elle arrive, j’ai la sensation de mieux gérer aujourd’hui l’anxiété, la sensation de vide qui m’étreint alors.

D’où mon envie de partager ces quelques conseils de rédactrice qui sait désormais sortir de l’impasse avec brio. Ou au moins dignité.

Conseil n°1 : Passer VRAIMENT outre.

Ce premier conseil est valable s’il vous reste un certain délai avant la date ou l’heure fatidique à laquelle votre texte devra être terminé.
Si cela fait vingt minutes que vous regardez votre écran en attendant que la super idée arrive, la meilleure chose à faire c’est … autre chose !
Allez vous préparer un thé, sortez vous aérer, appelez quelqu’un, faites un gâteau, des courses, de la musique et tout cela surtout, surtout, SANS culpabiliser. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Vous y reviendrez plus tard, quand ça voudra.

Et si quand vous y revenez, ça ne veut toujours pas… Passez au conseil n°2 !

Conseil n°2 : S’automotiver : « Allez, je vais y arriver »

Ça vous semblera peut-être un peu bateau, mais lorsque je suis plantée devant mon ordinateur avec une sensation de néant, une petite phrase récurrente s’inscrit d’elle-même dans mon cerveau.
Cette petite phrase qui dit « je ne vais jamais y arriver » ou « je n’aurais jamais dû accepter de faire ce discours, je suis nul.le » ou « et si je laissais tomber ce projet, cet article, et si je rendais l’acompte versé par le client ou l’éditeur, j’invente une maladie ou un cas de force majeure quelconque et basta ! ».

Bon, eh bien l’idée de ce conseil n°2 est de transformer ce discours intérieur en faisant l’effort de le rendre positif : la fameuse méthode Coué.
Et le pire, c’est que je le fais vraiment ! « Allez Marie, tu en as vu d’autres, tu peux y arriver, détends-toi, concentre-toi, et commence cet article sur l’angoisse de la page blanche. »

Conseil n°3 : Commencer

« Mais commencer quoi ? J’ai pas d’idée, y a rien qui vient, je vous dis. »
En fait, je vais vous faire une grande révélation : c’est faux, les idées sont bien là. Elles ne sont juste pas super, pas très intéressantes, pas bien articulées entre elles et vous décidez qu’elles n’ont pas de valeur.
Mon conseil est de ne pas les mépriser comme cela !
Ce qui bloque souvent, c’est notre perfectionnisme. Or, il y a des jours où l’on est préoccupé par d’autres choses, où l’on n’est pas à ce qu’on fait. Ce sont parfois même des périodes entières pendant lesquelles la créativité, c’est compliqué.
Alors au lieu de rester sans rien faire, écrivez même ce qui vous apparaît mauvais, tout ce qui vous passe par la tête, sans structurer pour l’instant, tout ce qui vient.

Quand je n’ai vraiment pas d’idée, je commence par écrire n’importe quoi, et petit à petit, souvent, ça devient quelque chose.

Conseil n°4 : Changer de support ou de matériel

Retirez les fleurs, avant, c’est plus pratique !

J’ai un petit côté vieux jeu qui veut que parfois, le seul fait de quitter mon écran pour reprendre un stylo et un cahier crée le changement qui va libérer l’inspiration.
Ou passer d’un cahier moche à un joli cahier. D’un vieux bic mordillé par mon enfant à un beau stylo plume intact, sans traces de dents.
Ça ne fait pas tout, mais cela peut influer sur notre inspiration, car ce qui compte, c’est de changer quelque chose à la situation, ne pas rester prostré devant l’écran en comptant les minutes.

Conseil n°5 : Prendre une grande inspiration… chez les autres !

Au XXIème siècle, il n’aura échappé à personne que côté contenu disponible en ligne, idées déjà développées par d’autres, et conseils en tous genres pour vous aider à sortir de l’impasse de la page blanche –  cf. cet article de votre serviteur, serviteuse, servitrice ? – Bref, une multitude de sources d’information sont là, prêtes à être copiées, synthétisées, reformulées avec votre style et votre ton, ou simplement propices à vous amener de nouvelles idées.
Lorsqu’on a quelque chose à écrire, soit l’on se réfère à sa propre expérience, ses connaissances, ou celles de cette personne que l’on a interviewée, soit l’on se réfère à des sources existantes, comme on résumait autrefois les livres empruntés à la bibliothèque.
Vous ne serez ni le premier ni le dernier à vous inspirer des idées des autres, et… ce n’est pas grave, ou du moins c’est la loi d’Internet et du contenu en libre-service.

On s’inspire des autres, et ils s’inspirent de nous.

Conseil n°6 : Le conseil spécial écriture de romans et textes de fiction

TOUS les écrivains, même les plus grands, connaissent des moments de solitude, des passages à vide des journées de travail « perdues », des histoires qui n’avancent pas, des personnages qui piétinent, des paragraphes géniaux le lundi, mais qu’ils sont atterrés de relire le mardi. Tous.
Alors qui, parmi nous, pourrait se targuer de dire « moi la panne, connais pas. » (À part peut-être Amélie Nothomb, mais elle est la seule à être elle-même.)
Mon conseil, lorsqu’on écrit de la fiction et que l’on bloque, rejoint le conseil n°3 :  il s’agit d’écrire quand même, même si ça nous semble médiocre, même si ça ne mène nulle part. Les mots en amènent d’autres, la machine peut se remettre en route au fur et à mesure.

Les temps de relecture et de réécriture sont là pour ça. Peut-être que demain vous corrigerez, effacerez tout.
Peut-être même que vous ne trouverez pas cela si mal, finalement !

Autres conseils de plume :

Ecrire soi-même sa biographie, par où commencer ?

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