Extrait 1 / Biographie classique (Madame A. L., 95 ans)

« Comme pour toute fête d’anniversaire, se posa la question des cadeaux. Mon beau-frère savait exactement ce qu’il voulait, il rêvait d’un nouvel ordinateur. Mais lorsque mon tour est venu de donner une idée pour fêter mes quatre-vingt-dix printemps, un désir ancien m’est revenu en mémoire…
Et je m’entends encore répondre sur le ton enjoué d’une petite fille : « J’ai toujours rêvé d’effectuer un vol en montgolfière ! ».
Bien des années plus tôt, pendant des vacances en amoureux à Chamonix, mon mari J. et moi avions pu observer des personnes s’élancer en parapente. Cela m’avait donné une furieuse envie d’en faire autant. Je me disais que ce devait être une sensation terrible et je nourrissais le secret espoir de m’envoler à mon tour.
Mais J. souffrait du vertige et du mal des montagnes. Il était donc loin de partager ma motivation ! Il ne s’est pas senti en mesure de m’accompagner et m’a finalement poussée à renoncer. Je me suis résignée de bonne grâce pour ne pas lui créer d’anxiété inutile.
A l’occasion de mes quatre-vingt-dix ans, bien sûr, il n’était plus question de m’élancer en parapente. Pourtant, j’avais toujours en tête ce rêve d’un vol à l’air libre et la montgolfière m’apparaissait comme un autre moyen de le réaliser, plus accessible à cet âge avancé. Mieux encore, c’est une expérience que j’allais pouvoir partager avec mes arrière-petits-enfants.
***
La sensation en montgolfière, je l’ai trouvée des plus agréables : nous voguions au gré du vent, sentant le ballon tour à tour monter et redescendre, goûtant au délicieux sentiment de se laisser porter. D’en haut, nous pouvions observer les enfants suivre la montgolfière en voiture depuis la route pour nous récupérer à l’atterrissage.
Nous sommes passés au-dessus des champs, des jardins, des maisons et parfois même de familles en train de déjeuner dans leur propriété. Je n’oublierai jamais cette incroyable sensation de hauteur et de liberté. Je n’éprouvais aucun vertige, ne ressentais aucune crainte. J’étais juste bien, heureuse de ce moment unique avec mes arrière-petits-enfants et de leur offrir ce souvenir qu’ils n’oublieraient jamais.
(…) Nous avons ainsi survolé plusieurs villes et hameaux avant d’atterrir dans notre champ d’arrivée. Une chose est sûre : en montgolfière, la descente est douce, mais à l’arrivée… Ça cogne ! »
Extrait 2 / Biographie familiale (J, 82 ans)

” (…) J’ai grandi dans un milieu très modeste. Mon père était analphabète, il n’est jamais allé à l’école. Né en 1917, c’était le premier de la famille, l’aîné. Sa naissance sera en revanche suivie de beaucoup d’autres, une tante et un paquet d’oncles !
Dès l’âge de 8 ans, mon père était déjà actif : il faisait les courses pour tout le village. Madame R, une commerçante, me racontait souvent que quand il entrait dans son épicerie, il la faisait beaucoup rire. Systématiquement, il lui demandait un « mac’embert » et non un camembert ! Dans ce village de L. , petit hameau tout en longueur qui s’étendait sur presque deux kilomètres, c’est lui qui s’occupait d’apporter le pain aux personnes âgées : une baguette par-ci, une baguette par là. (…)
Mon père est devenu maître-fondeur dans différents établissements des alentours. Il était celui qui à 4h du matin, partait mettre en marche les fours pour que le cuivre soit liquide à l’arrivée des ouvriers à 8h. Pendant une longue période, il a travaillé dans une usine de fabrication de robinetterie, mais il m’emmenait parfois le lundi matin sur le lie d’un autre four que l’on appelait un cubilot : cette fois, il s’agissait de fonte véritable. Ce four mesurait trois ou quatre mètres de haut et comprenait un bouchon qu’il suffisait de retirer pour que la fonte s’écoule. A hauteur d’enfant, c’était très impressionnant.
Ce métier de fondeur pouvait s’avérer dangereux, il fallait faire très attention. Par la suite, j’ai d’ailleurs connu un directeur qui avait été défiguré lors d’un accident d’usine.
Mon père n’a pas eu cette malchance, mais à force de respirer des gaz toxiques, il a développé une maladie pulmonaire et s’est éteint à la petite soixantaine. Beaucoup d’hommes ne dépassaient pas l’âge de 62 ou 63 ans à cette époque dans la région.
(…)
J’ai hérité de mon père ce goût du labeur. Mais moi, j’ai eu la chance d’apprendre à lire et écrire et d’aller jusqu’au certificat d’études. Je ne sais plus à qu’elle occasion je l’ai lue, sûrement à l’école, mais dans ma vie, je me suis souvent référé à cette phrase d’André Gide :
“Ose devenir ce que tu es. Ne te tiens pas quitte à bon compte. Il y a d’admirables possibilités dans chaque être. Persuade-toi de ta force et de ta jeunesse. Sache te redire sans cesse : “Il ne tient qu’à moi.”
Extrait 3 / Autobiographie classique – Ecrire pour s’apaiser –(N. , 46 ans)

“La Petite Enfance : trouver sa place
Toute petite, dans mes souvenirs les plus lointains, j’étais très timide, et je comptais plus d’amis imaginaires que d’amis réels.
Née en 19.., je suis arrivée troisième d’une famille en construction, qui ne ressemblait pas à une famille. Jusqu’à l’âge de sept ans, mes parents sont quasiment absents de mes souvenirs, tout comme mon frère et ma sœur aînés.
Proches en âge avec seulement deux ans d’écart, ces derniers formaient un duo solide et n’avaient pas forcément apprécié mon arrivée. En clair, ils me rejetaient.
Mes liens avec les autres semblaient donc se limiter aux jeunes filles au pair qui défilaient dans le petit appartement de V., en région parisienne alors que mes parents étaient encore étudiants. Je pense particulièrement à Doris, une jeune Allemande qui s’occupait de moi. Je l’adorais. Elle était très gentille et cuisinait de magnifiques gâteaux à la confiture et à la cannelle. Elle m’emmenait aussi au cinéma voir des films inadaptés pour mon âge qui me faisaient sentir « grande ».
Pour le reste, mon meilleur ami s’était incarné dans un simple objet, un mange-disque orange à qui je racontais ma vie, et qui me répondait par transmission de pensée.”
Extrait 4 / Biographie thématique sur le thème de la Mer (S, 50 ans)

« (…) Nous avons réussi tant bien que mal à regagner le port. Les vents se sont calmés une fois en Bretagne Sud et nous avons alors vécu un autre moment de magie pure : en arrivant à Belle-Ile et alors que le soleil entamait sa descente vers l’horizon, des dauphins sont venus nager tout autour de nous dans l’eau scintillante. Le film du Grand Bleu prenait littéralement vie sous nos yeux…
(…) Au retour, ma sœur V. nous a rejoints à bord. La météo s’annonçait plus clémente qu’à l’aller mais malheureusement, le moteur du Maïca a fini par nous lâcher. Sur la fin de la croisière, nous avons donc été contraints de réaliser toutes les manœuvres et les arrivées au port manuellement, à la voile.
Arrivés au niveau du Raz de Sein, nous avons commis une erreur qui a failli nous coûter la vie : nous avons subitement perdu la maîtrise du voilier.
Cette zone est réputée pour être particulièrement agitée avec ses courants anarchiques, et nous avons mal évalué la route à prendre : nous naviguions désormais à contrevent et à contre-courant !
L’océan était démonté, une vraie machine à laver, à tel point que le bateau s’est rapidement retrouvé à la verticale. Pour la première fois, j’ai eu l’impression que ma vie allait peut-être s’arrêter là.
Dans ces moments où l’on se dit que c’est la fin, le temps s’arrête, c’est comme si l’on vivait au ralenti, chaque seconde semble durer une éternité. La pratique de la Voile m’aura permis d’expérimenter ces instants hors du temps pendant lesquels on sort du quotidien, de la vie courante pour se confronter réellement à notre fragilité, notre condition d’être humain. »
Extrait 5 / Portrait professionnel

“Valoriser l’humain.
Dynamique, enthousiaste, passionnée, Maître D. revendique son approche très personnelle du métier d’avocate spécialisée en Droit du travail.
C’est par l’écoute attentive de ses clients et la relation de confiance qu’elle sait instaurer avec chacun d’eux qu’elle peut créer l’émulation positive nécessaire au traitement des dossiers les plus coriaces.
Lorsqu’on l’interroge sur les aspects les plus importants de son métier, Maître D. répond du tac au tac « Ecouter, analyser, conseiller et surtout faire équipe avec mon client : l’aider et le défendre au mieux de ses intérêts, mais toujours en respectant l’autre, la dignité de chacun ».
Au cœur de la ville de B., son cabinet reflète cette détermination calme, ce mélange d’énergie et d’esprit zen si essentiels à l’exercice d’un métier aux multiples facettes. Une profession qui, d’un instant à l’autre, peut la faire passer de la tentative de négociation et de la recherche d’un compromis, à la défense becs et ongles d’un dossier au conseil de Prud’hommes.
Là, quelques pins parasols japonais, ici une magnifique photo de Sebastiao Salgado, son décor favorise l’apaisement tout en évoquant la force tranquille et positive de la Nature. L’idée, aller à l’essentiel, et passer progressivement de l’émotion première à l’analyse, à la stratégie et à l’action.
Surtout, travailler ensemble et puiser dans cette alliance les clés et l’énergie de la réussite.”
Découvrir mes prestations d’écriture ou d’accompagnement à l’écriture :
-> Ecrire une autobiographie ou un livre personnel
-> Commander une interview ou un portrait (formats courts)