Errez, amis ! Je ne suis plus là.
J’ai détaché une plume
De mon corps phénix,
L’ai trempée dans l’eau de mer
Et le sel iodé aux effluves enivrantes
S’est infiltré dans mes cellules
Mortes.
A réveillé l’âme du volcan
Dans mes secrets, ourdi des plans
A décollé la chaise du sol
Et ouvert grand les parasols
A emporté sur son passage
Le cœur tempête
Le ciel de rage
Et laissé place au calme bleu
Celui de l’or fin sur mes yeux.
Amis, rêvez ! L’été s’en vient.
Vous ne verrez plus de moi
Qu’une larme d’encre
Abandonnée sur le rivage.
Bientôt oubliée,
Effacée entièrement sur la plage
Nue
Tel le souvenir
Embrumé et fugace
De nos désirs passés,
D’amours qui ne sont plus…
Et restera alors,
En torpeur en latence,
L’indicible caresse
D’un instant
Suspendu
Un air d’été ©Marie Pouliquen